Costa Rica – Épilogue

Vendredi matin (?), aéroport international Juan Santamaría. Je suis fatigué, mais impossible de dormir…L’excitation de découvrir un nouveau pays, la nostalgie de quitter une terre où j’ai vécu de grands moments, et encore cette sensation d’être l’homme le plus chanceux du monde…L’heure est à la rétrospective.

Je repense d’abord à mon arrivée dans ce même hall, un mois auparavant, dans des circonstances éprouvantes pour les nerfs, épuisé et heureux, avant de m’écrouler sur le lit inconfortable de l’hôtel Cruz Azul. Je me souviens de ma première immersion dans le vert costaricien, sur les pentes du volcan Arenal, et des coatis du parc national. Des coatis aux ratons laveurs, je suis désormais à Cahuita, à l’autre bout du pays. À présent je suis assis dans le patio de l’hostel Pagalù, à siroter un cocktail confectionné par Aman, avec Anthony, Gaël, Clémence, et Constance. Toujours en bonne compagnie, cette fois devant un breuvage moins raffiné, je joue, et perd, au Uno contre l’équipe Franco-suisse d’Orosi. Défaite toujours, je suis ridiculisé aux échecs par le sémillant Fabricio dans le jardin de la Finca Escalante.

Il pleut désormais, je traverse le pont suspendu de la réserve Tirimbina après avoir observé un trogon tout seul comme un grand. Du trogon au Quetzal, Juan me montre le couple de merveilleux volatiles de l’autre côté de la rivière qui coule dans la vallée de San Gerardo de Dota. Ma mémoire suivant le fil aviaire, je cours sur le sentier côtier à Bahia Drake, et m’arrête soudain pour admirer les aras rouges en plein vol. Toujours les aras, mais les verts cette fois, que je photographie longuement sur la langue de terre de Tortuguero. Le patio de l’hostel Aracari n’est pas loin, et j’entends encore les accents romans de mes compagnons Suisses. Ma mémoire me renvoie alors au moment présent, puisqu’ils ronflent doucement autour de moi.

Puis repart vers Orosi, où le sosie de Steve Carell ronfle bruyamment dans la chambre voisine. Je revois alors Marc, ayant fui sa chambre à Monteverde n’en pouvant plus des ronflements de son colocataire canadien. A quelques lieus de là, j’admire un Quetzal avec Damien et Robert dans la réserve Monteverde. A présent assis dans ce petit restaurant péruvien de la Fortuna, nous parlons musique avec le jeune américain. D’autres américains maintenant, dans le parc Manuel Antonio, beuglent si fort qu’ils manquent de faire fuir le paresseux accroché à un grand arbre. De branche en branche, je suis dans la forêt magique, sur les pentes du Cerro de la Muerte. Autre périple, j’attends sur le bord de l’autoroute à Cartago un bus qui jamais ne viendra. Je raconte cette anecdote, assis sur la terrasse à Turrialba, à partager vin et rires avec Marie et William.

Autres remous, je plonge ma pagaie dans les eaux vives du Rio Pacuare, entourées de jungle dense. De retour sur les rivages déserts de Drake Bay, je parle italien en sirotant une imperial avec Diego. Puis quelques mots d’allemand avec Lisa, dans la voiture qui nous mène dans le sud caraïbe. Sud toujours, je me prends les pieds dans les barbelés du parc Manzanillo, tombant nez à nez avec les minuscules grenouilles rouges. C’est au tour d’une grenouille noire et verte maintenant de sauter des profondeurs de ma mémoire.

De nouveau sur le pont de Tirimbina, je plonge mes yeux dans ceux d’un jeune singe hurleur suspendu au câble, alors qu’un gros mâle aboie non loin de là. Un superbe toucan à gorge jaune traverse le pont pour atterrir de l’autre côté de la piste d’atterrissage du Parc Corcovado. Je regarde l’énorme crocodile ramper vers la rivière où Javier revient bredouille de sa chasse au tapir, sous l’œil amusé des copines imaginaires de Laura. Reptiles toujours, je photographie le caïman caché dans les plantes aquatiques, à une encablure de notre embarcation dans le Rio Tortuguero. Puis ce magnifique basilic dans le parc du même nom. Le bruit des vagues me transporte dans le tambour mousseux d’un rouleau de Drake Bay. Mon esprit lui aussi semble sortir d’une machine à laver. Je reviens brutalement à moi, assis sur le sol dur et froid de l’aéroport international Juan Santamaria. L’enregistrement va commencer sous peu.

Quel voyage ! Une épopée verte, marquée par des promenades en forêts magiques, par d’extraordinaires quêtes, grisantes, d’animaux et d’oiseaux fantastiques, et par une flopée d’inoubliables rencontres. Merci à toutes les personnes passionnantes, authentiques, drôles, et bienveillantes avec qui j’ai eu la chance de partager cette merveilleuse aventure !

Pura vida !

À bientôt pour de nouvelles aventures, au Mexique !

Julien

Un avis sur « Costa Rica – Épilogue »

  1. Quel plaisir de lire et te t’imaginer vivre tout cela mon Michou ! Profite bien de la prochaine étape mexicaine, et n’oublie pas que tu mérites chaque instant de cette liberté, chaque nouvelle découverte…enjoy ! 😉

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