Mexique – Étape 33: Zacatecas

Vendredi matin, Zacatecas. Il est 7h, et je me sens étonnamment frais après ce long voyage en bus. Il m’a été en effet plus facile de dormir avec un voisinage moins invasif qu’à l’accoutumée…Arlette et moi traversons la ville jusqu’à notre hôtel dans le centre. La cité est superbe. À 2500 mètres d’altitude, posée dans un canyon escarpé entre de jolies collines, Zacatecas possède un charme singulier, ville coloniale perchée dans la montagne. Les rues étroites bardées de maisons mauves, jaunes, blanches et brunes suivent un tracé aléatoire, épousant la physionomie complexe du terrain. Nous sommes bien loin des quadrillages parfaits de Campeche ou Mérida.

Hôtel Casa Frijoles

Descendant vers la Cathédrale, j’ai presque l’impression de marcher sur les pentes de La Croix Rousse…Au pied de superbes halles abritant antiquaires et galéristes, nous nous installons sur la minuscule terrasse d’un petit café, l’un des seuls ouverts à cette heure matinale. Il fait frais, mais le café se charge de nous réchauffer, alors que nous observons le peuple du matin à l’œuvre. Heureux de découvrir une ville si pleine de charme, nous paressons en dégustant un savoureux petit déjeuner.

La halle Tony Garnier

En attendant que le propriétaire de notre maison d’hôte vienne nous ouvrir, nous bavardons avec l’un des mécaniciens du garage faisant face à l’hôtel. Mark, avec son visage poupin, ses yeux bleus et les mèches blondes qui dépassent de sa casquette ne fait certes pas ses cinquante ans, mais surtout il détonne dans ce paysage. D’origines allemande et polonaise, il nous raconte sa visite chez sa tante, dans les Yvelines, en 1995, puis nous annonce avec une immense fierté qu’il est grand-père depuis peu. Adorable personnage !

Notre hôte arrive et nous entrons dans une belle cour haute de plafond décorée de brocanteries diverses. Lestés de nos bardas, nous partons explorer la ville. Nous découvrons la magnifique cathédrale, puis grimpons à travers de jolies rues en escalier jusqu’au Cerro de La Bufa. Le sommet de la colline offre une vue splendide sur la ville et les dômes aux allures mauresques de ses nombreuses églises. Un petit musée raconte la prise de Zacatecas par les révolutionnaires menés par Pancho Villa en 1914, l’occasion de se plonger dans l’histoire contemporaine du Mexique.

Des gens en or
Des gens en bronze
Une Allemande dans la ville
« Pull ! »
La légende de Zoro

Nous décidons ensuite de rejoindre par la voie la plus directe la Mina El Éden, et sautons ainsi dans le Télécabine qui dessert le Cerro. Zacatecas, comme d’autres grandes villes du Nord de Mexico City, a longtemps sorti de ses entrailles une part significative de la production mondiale d’argent. Nous écoutons notre guide déclamer avec une intonation robotique grandes et petites histoires du passé minier de la cité. La fatigue nous rattrape, et nous perdons peu à peu le fil des explications, d’avantage occupés à admirer ce paysage souterrain insolite, en imaginant la vie des mineurs de l’époque. Après avoir hésité à faire l’acquisition d’une massive pièce d’améthyste de soixante kilos, nous marchons vers le centre et nous arrêtons à la terrasse d’un café sur une agréable placette.

T—n de réchauffement climatique…
Ariondaz
Charlottes
Aïe Pepito ! (de Belin)
Istanbul
Jean Michel Sparrow
Hallo ihr Lieben…

S’en suit un court passage à l’hôtel, puis nous nous installons peu après dans la salle surchargée de tableaux du Lucky Luciano. D’inspiration morbide, les peintures, effrayantes pour certaines, drôles pour la plupart, stimulent notre imagination et nous tiennent éveillés. Quelques dessins sommaires encadrés nous laissent penser que des artistes plus ou moins reconnus ont réglé leur ardoise en nature. Sûrs de notre talent, nous réalisons en duo une truculente caricature de l’inimitable Doug, espérant régler avec cette œuvre en devenir notre conséquente addition. La serveuse accueille notre initiative avec tant d’encouragements que nous décidons de payer malgré tout. Elle nous invite néanmoins à exposer notre dessin parmi les absurdes créations ornant les murs de l’établissement. Nous trouvons la place idéale et quittons, hilares, le restaurant. La fête bat son plein en ce Vendredi soir, et nous constatons une nouvelle fois la formidable énergie de Zacatecas. Toutefois, épuisés, nous résistons aux démons de la nuit et rentrons sagement récupérer à l’hôtel, afin de profiter pleinement du lendemain dans la surprenante cité.

Et bon appétit bien sûr !
Crédits : dessin > JP / copy > AD

Samedi matin, Zacatecas. Sous le soleil, nous revoilà dans les rues de la ville. La recherche d’un café aussi sympathique que la veille pour le petit déjeuner est un prétexte idéal pour se perdre dans les artères enchantées de la cité. Assis dans un charmant petit restaurant, je déguste mon omelette en écoutant Arlette me détailler son expérience à la ferme. Grâce à ses lumières, je comble petit à petit mon ignorance du monde rural. Bovins toujours, alors que nous marchons vers l’hôtel, un troupeau de jeunes filles en fleurs hurlent, hystériques, derrière les barrières érigées par des policiers amusés. Événement, se tournent ici quelques épisodes de la nouvelle et tant attendue série Disney « Papàs por encargo ». Bouleversés d’avoir eu nous aussi la chance d’apercevoir l’une des stars prépubères du programme, nous passons un moment à l’hôtel, afin de reconnecter avec nos familles et amis. J’en profite pour souhaiter un très bon anniversaire à mes grands-parents adorés, saluant au passage oncles, tantes et cousins.

Comme ça se prononce
Quatre tortues d’enfer, dans la ville ! Et quand il s’agit de s’amuser, finit la bagarre on est là pour rigoler !
Star System
Zacatecas

En début d’après midi, nous nous rendons au Musée Pedro Coronel, artiste mexicain phare du XXeme siècle. La plupart des salles sont fermées, et les œuvres de Kandinsky, Chagall, ou Dali de la collection privée du peintre ne sont pas les plus éblouissantes, mais le patio rempli d’orangers est magnifique, et le personnel sympathique.

Andalousie, je me souviens

Nous poursuivons ensuite notre exploration erratique de la ville, à l’affût de ses trésors cachés, comme ces maisons coloniales en ruine où ce petit temple jésuite du XVIème siècle.

Traboule
Naboo
Shady selfie
Playa Mayor

Le ciel, qui s’est couvert de menaçants nuages indigos, nous offre une superbe ondée et nous marchons gaiment sous la pluie. Après avoir été témoins de tant de sécheresse, nous accueillons cette averse avec une humble gratitude. Trempés, nous prenons une dernière bière devant Les Halles, que les équipes de tournage Disney nous ont gentiment libérées, avant de filer à la gare routière. Direction : Guanajuato, ses collines colorées, ses musées passionnants, et son étonnante vivacité !

L’île aux Enfants
Stefan Eicher
Croix rousse

Je vous embrasse !

Julien

2 commentaires sur « Mexique – Étape 33: Zacatecas »

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