Mexique – Étape 32: Chihuahua

Mardi matin, Chihuahua. La matinée est studieuse, nous profitons de la connexion wifi pour revenir peu à peu à la civilisation, et donner des nouvelles à nos proches. Enfin, nous partons explorer la ville. Bastion de la révolution, à mi-chemin entre le centre colonial et le Nord disputé par les américains, l’histoire de Chiuahua est riche et complexe. Sur la place de la Liberté, de grandes fresques en bronze retracent les épisodes les plus marquants de la cité.

Tain tain tain tain tain…
Chihuahua !

Nous marchons au hasard vers le Nord, et pénétrons dans une vieille demeure du début du XXème siècle qui abrite le truculent Musée du Mammouth. La visite est une plongée en apnée dans le monde d’Adèle Blanc-sec. La cour est une véritable brocante Belle Époque : tricycle d’antan, lanternes ferroviaires, boites en fer blanc aux couleurs de Coca-Cola, et même une auto rouillée gisant entre deux portes. Le musée paléontologique est un trésor d’absurdité : il dispose de pièces à faire pâlir d’envie le Musée d’Histoire Naturelle du Jardin des Plantes, comme ce squelette entier de Mammouth, ou ces cranes de smilodon, mais avec la scénographie d’une salle polyvalente de village ardéchois. Entre la salle consacrée au Mammouth et celle dédiée aux ammonites, sont exposées des instruments de musique décatis. Dans la grande pièce dédiée aux cétacés, où trône un immense squelette de baleine grise, on trouve ici et là des canards empaillés, legs d’un ami du conservateur. Quelle merveilleuse visite ! Nous rions encore en saluant l’étrange bonhomme assis sur le perron.

Cars, origins
Rahan, fils des aches farouches
La Famille Adams
Delicatessen
Green Lantern

Arlette insiste alors pour que nous regardions la demi finale retour de Ligue des Champions du PSG. Nous retournons vers le cœur de la ville, afin de trouver un « sport bar » qui diffuse la partie. Paris perd déjà 1-0 lorsqu’un serveur affable nous installe et nous apporte deux colossales choppes de bière. Manchester City prend le jeu à son compte et l’issue du match ne fait guère de doutes. L’absence de suspense et la bonne compagnie rendent la défaite moins amère. Nous poursuivons ensuite paisiblement nos déambulations dans Chihuahua, faisant au passage quelques emplettes pour le dîner. De retour à l’auberge, nous lançons l’atelier cuisine. Au menu : guacamole et burgers végétariens. La confection des « steaks » de petits poids s’avère une catastrophe, et provoque de nombreux rires. Enfin, tard dans la soirée, nous parvenons tout de même à dîner d’ersatz de burgers, l’application et les efforts consentis à leur réalisation les rendant comestibles. Ce dîner insolite clôture ainsi une belle journée dans cette agréable ville de Chihuahua !

Et bien Marise, pour réaliser aine taretare de cervelet, c’est très saimple

Mercredi matin, Hostal IKA. Nous partageons la cuisine avec deux sympathiques femmes, mère et fille, de Mexico City. Leur curiosité nous permet de travailler un peu notre espagnol. Après le petit déjeuner, nous nous rendons au Musée Casa Chihuahua. Il est à demi-fermé, mais abrite une superbe exposition sur les oiseaux de la région. Nous sommes heureux de reconnaître une grande partie des spécimens exposées en photo, tant la faune aviaire découverte pendant nos randonnées était riche : cardinals, buntings, moucheroles, robins…

Angry Birds
Cubiak
Badass
Il est où le moigniau ?

La visite terminée, nous nous séparons pour une après midi libre, chacun partant de son côté. Je marche vers les confins nord de la ville, espérant pouvoir grimper au sommet d’une des collines pour bénéficier d’une belle vue sur les environs. Mais l’autoroute me sépare de ces points de vue et je dois renoncer. Je traverse le semblant de rivière qui coupe la ville en deux, et, dans une zone industrielle, découvre le Musée La Rotonda. Situé dans une ancienne usine de réparation de locomotives, la Rotonda abrite une collection d’art moderne signée des plus grands artistes de la région. Je plaisante avec la réceptionniste, faisant mine de vouloir acquérir une des œuvres. Perplexe, elle m’explique poliment que la collection n’est pas à vendre, avant de se rendre compte que je n’ai sans doute pas la dégaine d’un collectionneur…

Hollywood
Jean-Michel Avous

Je reprends ma route, traversant un parc des sports en travaux, puis rejoignant le centre, plus animé et chaleureux. Là, je m’installe dans un café « branché » haut de plafond, et passe quelques heures à écrire. J’ai pris tant de retard sur mon journal ! L’écriture permet de revivre les invraisemblables moments de l’Urique Trek, et de figer des souvenirs qui m’accompagneront très longtemps !

Pas rancuniers ces Mexicains

Je retrouve Arlette à l’hostel dans la soirée, et nous débriefons de nos après-midi respectifs autour d’un verre de vin. Nous évoquons aussi la suite à donner à notre voyage. Et nous décidons de cheminer ensemble jusqu’à Mexico, en faisant étapes dans quelques jolies villes coloniales sur le trajet. Nous quitterons ainsi Chihuahua demain soir, pour nous rendre à Zacatecas, dans les montagnes au nord de Mexico. Pour l’heure, l’auberge s’endort malgré les aboiements aigus des Chihuahuas qui galopent encore dans le jardin.

Keyser Söze

Jeudi matin, Chihuahua. Nous profitons de la douceur du jardin pour régler les derniers détails de nos prochaines étapes. Puis, après un déjeuner dans le café branché découvert la veille, nous marchons au hasard dans les rues de la cité. Après un dernier passage par la place de la cathédrale, nous retournons à l’auberge pour saluer les vilains petits chiens et récupérer nos bardas. Taxi pour la gare routière, et c’est parti pour 13h de route pour Zacatecas ! J’écris quelques heures sur nos aventures dans les montagnes du cuivre, et fini par m’endormir, quelques part entre Urique et Batopilas…

Je vous embrasse !

Julien

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