Mexique – Étape 36: Toluca…et México

Dimanche matin, Terminal Oriente. Assis dans le bus pour Toluca, un mauvais café à la main, nous nous réjouissons de quitter la ville pour une paire de jours. Toluca n’est qu’à une cinquantaine de kilomètres de Mexico, et nous sommes bien vite arrivés. Nous prenons nos billets pour le bus de 14h20 à destination du volcan, et marchons vers le Wallmart tout proche pour une session shopping. En effet, Arlette n’a pas de matériel de camping, et il lui faut notamment un sac de couchage pour affronter la fraîcheur de la nuit à plus de 3000 mètres d’altitude. Ce que nous trouvons sans mal dans ce temple de la consommation moderne. Nous y faisons également le plein de nourriture pour les deux jours à venir, et sommes à deux doigts de faire l’acquisition d’une plancha portative et de superbes sièges pliants. Raisonnables, nous nous en tenons au stricte minimum, acquérant tout de même un tapis de bain moelleux en guise de tapis de sol.

Marvel vs DC Comics

En avance pour notre bus, nous nous offrons un double déjeuner « street food » dans les entrailles commerçantes de la gare routière : sandwich à la milanese et bouillon de poule nous ravissent les papilles. Repus, nous grimpons dans le bus qui nous dépose à Raices, petit village le long de la route à 20 km de Toluca. Sacs sur le dos, nous prenons la petite route qui mène vers l’entrée du parc national qui abrite le volcan. Majestueux, nous le devinons au loin malgré un ciel qui se couvre de nuages menaçants. Nous cheminons heureux, à faible allure, prenant soin de nous acclimater à l’altitude. Par habitude, nous guettons les oiseaux, mais aussi les « spots » de bivouac potentiels, heureux de respirer le bon air de la montagne.

James et le haricot géant
Le Nevado…

Néanmoins, à peine deux kilomètres plus loin, une voiture de police s’arrête à ma hauteur. Souriants, les deux policiers m’annoncent que le parc est fermé jusqu’à nouvel ordre. Le Mexique a décidément à faire à une variante très sélective du Covid, qui choisi avec soin ses zones d’activité. Sans surprise, l’information infirme celles, variées, récoltées lors de nos recherches. Les policiers usent de tous les arguments possibles pour nous dissuader de continuer: la zone est dangereuse, infestée de covid, de malfrats et autres bandas organisadas. Des loups aussi sans doute. Et pourquoi pas des ogres, ou des bouilleurs d’enfants ? Bref, ils me font comprendre que la moindre tentative d’enfreindre l’interdiction sera vaine, puisqu’ils patrouillent les environs. Un peu tristes, et cassés dans notre élan, il nous faut rebrousser chemin. Évidement, la pluie se met à tomber drue, et c’est sous les gouttes que nous rejoignons Raices. À l’abri sous la bâche d’un stand d’ellote, nous convenons que l’échec était une issue possible en ces temps de grande incertitude, et décidons de passer la nuit à Toluca, afin de découvrir un lieu nouveau.

La place Bellecour

Nous partageons un taxi cinq places avec cinq autres passagers (5+2+1 chauffeur qui font 8) qui nous ramène à Toluca. La ville est étonnamment calme en ce Dimanche après-midi, et l’atmosphère y est étrange. La place centrale n’est pas dénuée de beauté, avec ses nombreuses églises et sa vue sur les collines colorées qui dominent la ville. Manque seulement un peu de vie. Nous la trouvons sous les arcades d’une rue commerçante juste derrière la plaza. La pluie continue à tomber et nous nous abritons dans un café du centre ville. Nous trouvons un hôtel non loin, et dînons des mets achetés plus tôt. Assis sur le lit confortable, nous nous régalons de sandwichs fromage-guacamole et de salade thon-maïs, le tout arrosé d’eau potable. Avant de nous endormir dans le confort de notre chambre, nous rions avec philosophie de notre escapade manquée sur les cimes du volcan Nevado.

Chambre avec vue

Lundi matin, Toluca. Rien ne presse. Nous avons la journée pour regagner Mexico. Après un double petit déjeuner (celui de l’hôtel + celui prévu pour le bivouac), nous partons nous balader en ville. Le superbe bâtiment, tout en vitraux, qui abrite le jardin botanique, attraction principale de Toluca, est évidement fermé pour travaux. Nous l’admirons tout de même de l’extérieur, avant de grimper au sommet d’une des collines qui surplombe le centre ville.

Harry Potter
Toluca

Nous redescendons près de la place centrale, et nous installons dans un joli café afin de planifier la suite de nos aventures. Nous volerons vers Cancun mercredi, puis descendrons vers Tulum et le sud du Quintana Roo. Demain, nous irons au Musée d’Anthropologie de Mexico, que nous avions tous deux fort envie de visiter. Il nous faut aussi trouver un énième logement dans la capital. Rodés à l’exercice, nous trouvons une chambre à Condesa en un tournemain. Notre labeur est récompensé d’un churros maison par la charmante serveuse. Nous quittons les lieux et rejoignons la gare routière. De nouveau à Mexico, nous trouvons avec quelques difficultés notre logement, dont l’énigmatique hôte joue à la femme invisible. Nous sortons faire quelques emplettes, puis nous préparons un délicieux « asian bowl » arrosé d’un vin argentin. Superbe soirée au calme, à discuter, rire, et se demander à quoi ressemble notre si étrange et discrète colocataire…

Ebony and Ivory

Mardi matin, Mexico. De Condesa, nous marchons vers le parc Chapultepec, où se trouve le Musée d’anthropologie. En chemin, nous faisons halte pour le petit déjeuner, échangeons souvenirs et histoires familiales. Au détour d’une allée secondaire, un couple, assis sur un banc, joue avec un écureuil. Ce sont Sofia et Jed ! Incroyable ! De passage à Mexico City pour récupérer un visa pour la jeune femme, ils attendent dans le parc leur rendez-vous à l’ambassade. Quel invraisemblable hasard de les croiser ainsi, dans l’une des plus grandes villes du monde ! Ébahis par une telle coïncidence, nous discutons un moment, avant de se saluer chaleureusement. Jusqu’à notre prochaine rencontre fortuite ?

Dis moi pas que c’est pas vrai !!!

Le musée est impressionnant ! Magnifiquement orchestrées, de grandes salles racontent l’histoire des peuples qui ont occupé le pays à travers les âges, des origines de la présence humaine en Amérique centrale aux Aztèques. Le première salle, qui remontent aux australopithèques, narre l’arrivée des premiers hommes sur le continent, à grand renfort de superbes maquettes. Puis les salles suivantes nous font découvrir les civilisations méso-américaines ayant établis leur bases autour du grand lac qui recouvrait autrefois la région du Mexico actuelle, des Toltecs aux Mexicas (ou Aztèques, j’ai découvert avec difficulté que ces deux peuples n’en forment en réalité qu’un seul). L’occasion de se replonger dans l’histoire des cités-états visitées plus tôt, de Teotihuacan à Chichen Itza, en passant par Monté Albán.

Cutie
La relation bizarre des Mexicains avec leurs chiens ne date pas d’hier…
E.T.
Tout en cuisses ces joueurs de football
Laurent Fabius
Coluche
Salif Keita

Arlette et moi étant tous deux des visiteurs attentifs et assidus, nous ne complèterons en quatre heures que la moitié du musée, une nouvelle fois surpris par la fermeture…Convaincus d’avoir exploré la meilleure moitié, nous sommes ravis de notre visite. Évidement, la pluie commence à tomber drue à l’instant même où nous quittons le bâtiment. Ah, et le parc fermé, nous devons le contourner afin de rejoindre Condesa. Trempés jusqu’à l’os (encore…) nous nous réfugions dans un petit bar du quartier. Nous continuons la discussion du matin en savourant de bonnes bières artisanales. Alors que la pluie cesse, un petit arc-en-ciel se dessine dans la rue, et passants et habitants du quartier s’interrompent pour l’admirer. Joli moment !

Fantôme avec chauffeur

Nous nous séchons à l’appartement, sans apercevoir d’avantage notre hôte, terrée dans sa chambre. Nous optons pour le dîner pour un restaurant thaï huppé du quartier. Très sélect, l’établissement est plein. Néanmoins, la sympathique serveuse, sans doute émue par nos dégaines de voyageurs au long cours, nous trouve une table en quelques minutes. La nourriture est exceptionnelle ! La qualité du dîner égale presque celui de la veille, préparé par nos soins. Les papilles enchantées, nous regagnons nos foyers, et nous couchons pour notre ultime nuit dans la capitale. Demain, nous volerons vers la péninsule du Yucatan, où d’autres merveilles nous attendent.

Je vous embrasse !

Julien

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