Mexique – Étape 37: Puerto Morelos

Mercredi matin, Mexico City. Nous quittons notre Airbnb sans avoir aperçu notre hôte, et sautons dans un taxi pour l’aéroport. L’avion pour Cancun est étonnamment plein, en grande partie de Mexicains en route pour la Riviera Maya. À la descente de l’avion, nous sommes saisis par l’humidité, qui fait régner une chaleur moite, et surpris par l’ambiance de fête adolescente. Sur le parking résonne une musique assourdissante de boîte de nuit, les tours opérateurs se bousculent pour vendre leurs escapades, et les touristes enchaînent les cocktails en attendant leur minibus. Pas vraiment la tranquillité que nous étions venus chercher, mais l’aéroport international de Cancun est un interlude divertissant.

Ce flim, n’est pas un bon flim

Nous prenons le bus pour le centre-ville, puis, pas encore sûrs de notre programme des prochains jours, nous montons dans un collectivo pour Puerto Morelos, une petite ville côtière à mi-chemin entre Cancun et Tulum. Là, après cinq minutes de marche qui nous valent quelques litres de transpiration, nous faisons halte au Pescao café, afin de nous rafraîchir d’une agua de sabor et de chercher un abri pour la nuit. Nous trouvons aux confins de la ville, chez Mario, une jolie chambre munie d’un petit balcon qui donne sur la forêt. Mario met sa cuisine à disposition, nous passons donc au Chedraoui du coin pour faire le plein de bonnes choses pour le dîner gourmet du soir. Les kilomètres à parcourir pour rejoindre la chambre sont une épreuve sous pareille chaleur, mais nous parvenons tout de même à destination.

Nouvelle campagne Lacoste

Située dans une résidence privée et sécurisée, la maison de Mario est une ode à la musique. Avec ses trois pianos, et ses nombreuses guitares accrochées au mur, elle a tout d’une antre de musicien. Le souriant et adorable Mario est pianiste de jazz, et il sévit dans les bars et restaurants sélects de la Riviera Maya. Installés, et affamés, nous nous attelons bien vite à la confection du dîner, sous l’œil admiratif d’Yvette, qui occupe depuis quelques mois la chambre du bas. Musicienne elle aussi, la californienne est à la recherche de nouvelles recettes véganes pour une retraite de Yoga, et regarde avec attention les légumes qui s’agitent dans la poêle. Tout ce petit monde quitte la maison pour se rendre à Playa de Carmen, où Mario donne un concert, et nous profitons ainsi d’un dîner au calme, qui se prolonge tard dans la soirée. Nous décidons de rester une nuit de plus à Puerto Morelos, afin de s’acclimater à notre nouveau terrain de jeu tropical, et nous couchons dans la moiteur estivale du Quintana Roo.

Jeudi matin, Puerto Morelos. Je me lève tard tandis qu’Arlette, courageuse, est partie affronter le climat hostile, en courant. Nous prenons ensuite notre petit déjeuner dans le jardin, en regardant les geais verts qui s’ébattent dans les arbres. Nous parlons aussi d’un sujet peu connu qui a par hasard attiré notre attention : les comportements pervers des colonies de pingouins en Terre Adélie, et convenons que le monde mérite d’en être informé. Nous envisageons même la création d’un CCP (comité contre les pingouins) mais, altruistes, nous renonçons, préférant laisser aux enfants du monde la chance de s’émouvoir à la vue de ses mignonnes petites bêtes. Oiseaux toujours, nous faisons la connaissance du geai du Yucatan, un superbe spécimen noir aux ailes bleu nuit.

Pas très net tout ça…

La pluie menace, mais, vaillants, nous empruntons deux vélos à Mario afin de rejoindre la plage, à quelques kilomètres à l’est. La côte est superbe, et les couleurs, avec ce ciel presque noir, sont sublimes. Évidemment, la pluie se met à tomber drue alors que nous arrivons sur le sable blanc. Nous courrons nous mettre à l’abri dans les vagues. Les gouttes nous fouettent le visage, mais l’eau est si chaude que le bain est agréable. Nous attendons que l’averse s’estompe avant de quitter notre retraite aqueuse, puis séchons sous le soleil qui a refait son apparition. À la terrasse d’un café, nous admirons le paysage, mais aussi les touristes venus prendre la pause devant les fameuses lettres colorées formant le nom du village. Certains sont touchants de simplicité, d’autres hilarants, entre duck face et clichés instagramables.

Roller coaster
Raies pastagua
Après moi le déluge

Nous remontons sur nos vélos, et faisons le tour du village, l’occasion pour Arlette d’observer ses premiers iguanes. Nous faisons ensuite la visite du Jardin Botanique, qui est en fait une grande réserve située à la sortie de la ville. Pendant plus de deux heures, nous déambulons dans la jungle luxuriante, admirant iguanes, morphos, agoutis, et même les fameux basilics, ces truculents lézards qui courent sur leurs pattes arrières.

Promenons-nous, dans la Jungle
Horizons
Like father, like son

Avant de retourner chez Mario, nous nous arrêtons au Pescao pour dîner de tacos et burritos de poisson frais. Un délice ! Et la serveuse est si charmante que nous décidons de l’embaucher si l’envie nous vient d’ouvrir une échoppe dans le coin. À la maison, je travaille sur le blog un long moment, puis rejoins Arlette sur le balcon afin d’écouter la douce musique de la forêt, avant de succomber à cette jolie berceuse et sombrer dans le sommeil.

Vendredi matin, chez Mario. Notre hôte est bavard aujourd’hui, et j’en profite pour pratiquer mon espagnol. Arlette revient de son footing matinal et nous petit-déjeunons dans le jardin. La matinée est occupée à passer des coups de fil et avancer sur les nombreux articles en suspens. Un couple de jeune français occupe la chambre voisine, je suis heureux de parler un peu dans la langue de Molière, en échangeant avec mes sympathiques compatriotes. Avant de partir, nous avons droit à un concert privé, Mario et un compère contrebassiste répétant leur prochain numéro.

Nous quittons cette si charmante maison et rejoignons le parking du Chedraoui, point de départ du collectivo pour Playa del Carmen. De Playa nous en prenons un second pour Tulum, qui nous dépose en plein centre. Drôle de ville. L’artère centrale n’est autre que l’autoroute qui relie Cancun à Chetumal et longe la côte du Quintana Roo. Sur près de trois kilomètres se succèdent restaurants, cafés, boutiques de souvenirs, bars et boîtes de nuit, pharmacies vantant les mérites du viagra ou des anabolisants, tatoueurs et barbiers, et hôtels en tout genre. Nous sommes bien loin du charme de Valladolid. Tout ici est fait pour les touristes, et pour la fête, sur un mode industriel. Pas de fioritures, people are here to party. Mais pas nous. Tulum est d’avantage un point de chute pour explorer les environs qu’un lieu choisi pour la débauche.

Air d’autoroute

Bien renseignés par mon frère Nicolas, nous avons choisi pour échapper à l’animation un « glamping » à l’extérieur de la ville. Après un café à Tulum pour une première observation de la faune environnante, nous prenons un taxi pour la maison Bayou et ses tentes tout confort. Matias nous y accueille avec un immense sourire et une gentillesse tout aussi démesurée. Après les nuits sous ma merveilleuse mais modeste tente « Big Agnès », nous découvrons un chapiteau qui aurait fait pâlir d’envie Kadhafi. Nous profitons de notre spacieuse yourte pour nous reposer un peu, avant de repartir vers Tulum pour dîner. La marche le long de l’autoroute, et dans le noir le plus complet, n’est pas formidable, mais nous ne sommes qu’à deux kilomètres du centre. Nous dînons dans une jolie pizzeria, où les délicieuses pizzas compensent un service au rabais. C’est si étrange d’être entourés de gringos et européens, après ces semaines passées immergés au milieu des locaux…Nous passons tout de même une belle soirée, avant de regagner notre palace, en prenant garde de ne pas se faire écraser par un poids lourd. Au calme, bercés par le chant des geais du Yucatan, nous nous endormons, loin des clameurs de Tulum.

Bayou

Je vous embrasse !

Julien

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