Pérou – Étape 8: Cusco

Lundi matin, Cusco. Il est 5h. La nuit a été courte. Nous avons besoin de nous dégourdir les jambes, et marchons ainsi jusqu’au centre à travers la ville endormie. Par hasard, nous passons devant l’hôtel où j’ai séjourné quelques nuits lors de mon premier voyage au Pérou il y a quelques années. Le chemin jusqu’à la place d’arme est ainsi une succession de souvenirs, et je me demande comment vont mes acolytes d’alors. La place centrale est déserte, et tous les cafés sont fermés à cette heure matinale. Nous trouvons tout de même un établissement ouvert, et commandons bien vite un café pour lancer la journée. Après le petit déjeuner, encore un peu endormis, nous affrontons les escaliers de la colline de Santa Ana, où nous avons élu domicile pour quelques jours. Nous faisons le pied de grue une bonne heure devant l’adresse indiquée de notre chambre d’hôte, avant que ce dernier ne surgisse d’une porte voisine, se trouvant être la bonne adresse. Passé ce léger désagrément, nous découvrons nos quartiers. Notre mini appartement, sur deux niveaux, est parfait ! Et nous allons enfin pouvoir cuisiner à nouveau.

La tour champi
Cache-cache péruvien

Après s’être débarbouillés de notre nuit dans le bus, et une fois reposés, nous partons découvrir Cusco. La place d’armes n’a pas changé depuis quatre ans, mais elle est clairsemée là où je l’avais découverte bondée. Les rabatteurs des restaurants et agences de voyages du coin sont néanmoins toujours là, preuve que la cité inca-coloniale reste le cœur touristique du pays. La place est superbe, avec ses deux massives églises coloniales brunes, et ses maisons aux balcons de bois.

Gracias
Pero no gracias

Nous visitons la Cathédrale, chargée d’histoire, à notre rythme, tentant de repérer sur les tableaux des maîtres de l’Ecole de Cusco les traces de syncrétisme, comme ce cochon d’Inde qui remplace l’agneau pascal sur la table de la Cène. Nous flânons ensuite dans les jolis rues du centre, jusqu’au folklorique Mercado San Pedro. Fromage, olives, fruits secs, légumes, nous faisons le plein de bonnes choses pour profiter de notre séjour ici. De retour à la maison, je regarde Arlette préparer les pâtes au ragout, en triant les photos du Titicaca. Le dîner est une vraie réussite, et, repus, nous nous couchons avec les poules, afin d’être en pleine forme demain.

Au bal ! Au bal masqué ohé ohé !

Mardi matin, Cusco. Après un gargantuesque petit déjeuner, la matinée est occupée par la préparation de notre nouvelle aventure : nous rejoindrons le Machu Picchu à pied, par le fabuleux Salkantay Trek. Le sentier, qui nous fera passer en cinq jours des hauts sommets andins à la jungle pré-amazonienne, requiert un peu d’organisation, d’autant que nous souhaitons le parcourir par nos propres moyens. Une fois les bases de l’itinéraire établies (le départ s’effectuera après-demain), nous sortons régler quelques détails, notamment la location de matériel de couchage pour Arlette.

Un sole, solo un sole

Puis nous descendons le long de l’Avenida del Sol en direction de Coricancha, le célèbre “Temple du Soleil” Inca transformé en monastère par les conquistadors espagnols. L’endroit est assurément singulier : dans un cloître tout européen, des chambres en pierre typiques de l’architecture inca occupent deux des côtés du patio. Les deux autres allées sont recouvertes de peintures sur la vie de Saint Dominique. L’exposition est faite sur le même mode, sans fil rouge clair. On navigue ainsi entre les peintures religieuses de l’Ecole de Cusco (artistes indigènes convertis par les maîtres catholiques au début du XVIIème siècle), le calendrier agricole inca, et une paire de tableaux modernes revisitant la cosmologie andine. Entre ces curiosités sans liens apparents, nous pouvons admirer l’édifice et ses jolies vues sur la ville.

Fais pas ci, fais pas ça

Après cette visite plaisante à défaut d’être instructive, nous faisons le tour des agences afin de nous renseigner sur les possibilités d’excursion dans le parc national Manù, aux portes de la jungle amazonienne. Les options sont multiples, même s’il se dégage rapidement deux types de séjour : court et abordable, en bordure du parc, avec des guides au savoir aléatoire, ou bien plus long, plus en profondeur, avec expertise garantie mais pour un prix exorbitant. Un choix pas si simple, qui demande réflexion…Nous notons sur nos tablettes une ultime paire d’agences à interroger le lendemain, avant de regagner nos appartements. Nous nous rappelons au bon souvenir d’Arequipa en décapsulant deux fraîches Shaman IPA trouvées en face du marché, dînons copieusement, et allons nous coucher, impatient d’arpenter les chemins du Salkantay Trek…

Les ruelles chicos de San Blas

Mercredi matin, Cusco. Il fait beau, le temps idéal pour une journée paisible et reposante, avant les cinq jours de randonnée qui nous attendent. En fin de matinée, nous nous baladons dans le quartier très “hipster” de San Blas, ses rues étroites parsemées de cafés à la mode, et ses charmantes petites placettes arborées. Nous y trouvons les deux agences sélectionnées la veille en vue d’un tour dans la jungle. Qui confirment nos impressions. Nous ne souhaitons en aucun cas une expérience au rabais pour cette aventure unique, mais ne sommes pas disposés non plus à dépenser les sommes folles demandées par les operators premiums. Néanmoins se dessine une prometteuse opportunité : l’une des agences “supérieures” a un départ prévu le lendemain de notre retour du Machu Picchu, et cherche des passagers pour amortir ses frais fixes. L’occasion de négocier un prix plus abordable ! Nous différons ainsi toute décision, et profitons de la journée. Promenade dans le centre ville, puis visite de l’Eglise de la Compagnie de Jesus, qui fait face à la Cathédrale sur la place d’armes. Du haut de ses tours trapues, nous avons d’ailleurs une jolie vue sur le Zocalo.

À gauche
À droite

La fin d’après-midi est dédiée aux ultimes emplettes en vue du Salkantay Trek. À commencer par les chaussures…Mes braves Salomon sont trouées de toutes parts, et les semelles sont aussi lisses que les cheveux de Mireille D’arc. Quant à Arlette, elle a miraculeusement traîné sa paire de fausses nikes rose-orange du Canyon du Cuivre à celui de Colca…Une fois rechaussés, nous faisons le plein de fruits secs et noix au marché San Pedro, avant de rentrer au bercail préparer de délicieux “pimientos rellenos”. Et de se coucher tôt : le collectivo pour Mollepata nous attend à 4h demain matin…

Rungis
J’ai enfin trouvé mon alter-égo capillaire (promis je vais chez le coiffeur en rentrant)

Je vous embrasse !

Julien

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